Le laboratoire de téléportation
2023
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36 pièces en 2D et 3D.
Tissu (lin ou coton), fils de couture, ficelles, cordes, petits objets divers prélevés dans les rues d’Aix-en-Provence, plexiglas, lierre, encre fabriquée à base de baies de lierre, feutre, pastel gras, crayons de couleur, gouache, acrylique, ruban adhésif, gravure sur polystyrène extrudé, clous, bocaux en verre, papier de soie, calque, papier, impression, photographie.
Avec l’installation Le laboratoire de téléportation, je joue à Frankenstein avec l’espace. Le point de départ est la carte du centre-ville d’Aix-en-Provence, des fils cousus sur du tissu, sans prendre de mesure de longueur, d’angle ou de profondeur, dans un jeu avec l’insituable. Cet acte de dé-placement est une tentative de placer l’espace, de rapiécer l’espace avec l’espace. Vient s’y mêler le lierre, surnommé le fil du diable ou la plante des sorcières. Le lierre (hedera hélix, être attaché et vriller, faire fausse route) est la plante de Dionysos et ses bacchanales. De ces baies j'en fais de l’encre à téléportation. Jouer à Frankenstein avec l’espace devient donner vie à l’espace et considérer l’espace comme une forme de vie.
Le laboratoire de téléportation est une « fabulation spéculative » (notion développée par Donna Haraway dans Vivre avec le trouble). Je ne cherche pas à fabriquer une machine à téléporter mais à créer de nouvelles manières de penser et d’expérimenter l’espace pour pouvoir inventer une autre science capable d’inventer ce qui pourrait permettre la téléportation.
Se perdre avec mes cartes c'est donner de l'importance à cet acte de penser et de création qui est de perdre le fil, de sortir du sentier, de suivre des lignes de sorcières . Se perdre, non pas pour se trouver ou se retrouver. Ce n’est pas soi que l’on cherche mais une rencontre qui est une non-rencontre. Car ce n’est pas faire coller ce que l’on capte avec ce que l’on reconnaît. Il ne s’agit pas de com-prendre (prendre avec) mais bien d’être avec, de faire un bout de chemin avec. C’est une part de hors de nous que nous rencontrons.
Lignes sorcières
2020
480 X 150 cm
Tissu, photographie, papier, encre aquarelle, feutre, fil, photocopie, impression, linogravure, collage, couture, joints de robinetterie, câble électrique.
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Un plan (une carte) se transforme, trouve des nouveaux chemins, des nouveaux aspects. Certaines lignes disparaissent et d’autres se crées, certaines se décalent et d’autres donnent un repère. Des mots de cartes divinatoires viennent se mêler au plan. Des cartes mentales s’inventent. Elles transforment le plan alors les nouvelles lignes viennent transformer les repères.
Perdre ou guider ?
Et s’il y avait des cartes, des plans, pour se perdre ?
Un essai intitulé Lignes sorcières accompagne ce travail